« Les semences de la possession »
ou le péché originel de retour dans ses
paradis
Au sixième jour, Adam dit à Eve :
- Ô ma pomme, fais moi goûter de ton parfum !
Eve à Adam répondit :
- Ton serpent est bien vif, mais je ne crains son venin !
Et ce fut la chute.
Déjà Lilith (1), première femme d’Adam, refusant toute soumission avait quitté ce paradis qui, depuis quelques temps, sentait le roussis. Entrelacés tel un nœud de vipères, les deux amants ne surent, ni ne purent désormais se séparer. Dur ! Mais Dieu en sa tendre bonté eut l’idée d’un septième jour, et pour eux, créa la grasse matinée. C’est ainsi que tôt le matin, l’humanité se mit en chemin. Mais quel sentier ! Car la semence d’Adam, encore sans « o.g.m », mais pleine « d’ho je l’aime », portait en elle, hélas, le terrible gène du péché originel. Autrement dit, un grave danger nommé : Possession.
Depuis ce temps là, des flots de « je t’aime », ces mots que « l’on sème » en tout sens ne disent que la moitié de ce que porte notre vocabulaire. Car cette belle unité en « nous deux » qui sommeille ne tient que par l’envie de ce qui la retient : le désir tenant son objet dans la peur de le perdre. Je t’aime, donc je te tiens, et vice versont. C’est le bel amour de la possession. Cet archétype universel sera également, ici, considéré dans la gestion de toutes sortes de semences. En quoi ce fameux péché originel, religieusement caché à ses propres fidèles, se manifeste t-il dans un champ de blé ? Cette fouille-là nous conduira tant dans le monde secret des sociétés semencières, qu’au centre du village sacré de nos intimités....
Quily – Mai 2012 - Daniel Testard